Des années soixante aux années soixante-dix

 

A Cuba, La "BANDA GIGANTE" de Benny MORÉ reste la formation la plus performante des toutes premières années post-révolutionnaires, jusqu'à la disparition de "Benny". Les orchestrations pensées par El Bárbaro del Ritmo et les sonorités qui en découlent confèrent à la "BANDA" une modernité que les autres formations soneras ont d'énormes difficultés à atteindre si l'on excepte quelques grands conjuntos, comme celui de CHAPOTTÍN qui continue d'attirer les foules. "Los MUÑEQUITOS de MATANZAS" restent les rois du Guaguancó et la "ARAGÓN " la grande charanga à la mode.

Un phénomène que l'on va croire nouveau au milieu des années quatre-vingt-dix débute à cette époque : le retour des anciens. Le "SEXTETO NACIONAL" renaît de ses cendres, Lázaro HERRERA reprend sa trompette, Bienvenido LEÓN remonte sur scène. Abelardo BARROSO chante avec la "SENSACIÓN". Le "SEPTETO HABANERO " ressuscite sous le nom de "TÍPICO HABANERO"...

Quelques groupes font leur apparition : "ALIAMÉN" à Cienfuegos en 1964, "KUVARUMBA", "SON del CAIMÁN" en 1961, "Los REYES" en 1962, à La Havane et le "CONJUNTO 1920" à Camaguey en 1966 . La même année surgit à Puerto Padre la "RITMO TROPICAL" et en 1969 la "YIMBORO" à Santa Clara.
En 1963 à Manzanillo Wilfredo NARANJO fonde la típica "ORIGINAL de MANZANILLO" qui progressivement va se faire une place parmi les groupes les plus réputés de l'île.
Dans l'Oriente la "UNIÓN SAN LUISERA" et "Los KARACHÍS" occupent dès 1961 l'espace musical mais c'est le chanteur Pacho ALONSO qui commence à se faire un nom.


Los Karachis

Sorti de l'Orchestre de Mariano MERCERÓN au sein duquel il chante aux côtés de Fernando ÁLVAREZ et "Benny" MORÉ, il interprète avec ses différentes formations "Pacho ALONSO y Los MODERNISTAS", "Los BOCUCOS", "Los PACHUCOS " les compositions d'un autre santiaguero Enrique BONNE et propage au milieu de la décennie l'un de ses rythmes, une variante moderne du Son, le ritmo Pilón.

Mais les principaux changements apparaissent au milieu des années soixante avec l'électrification de la musique. Si un groupe prend le nom de "Los ELECTRÓNICOS", l'un des précurseurs en ce domaine est Elio REVÉ - guantanamero bercé aux accents du Changüi- qui, installé à La Havane avec sa charanga, remplace guitare et contrebasse par leur équivalent électrique. La "ORQUESTA REVÉ" joue un rôle important dans le panorama de la musique cubaine depuis la fin des années cinquante.


La Orquesta Revé. Photographie extraite de "Juan Formell y Los Van Van".
Tropico News.

En son sein le bassiste Juan FORMELL contribue par ses conceptions nouvelles au succès du groupe. Rapidement ses innovations conduisent au conflit avec Elio.
Entraînant avec lui plusieurs musiciens de REVÉ, Juan forme à la fin de 1969 un nouveau groupe "Los VAN VAN".

© Patrick Dalmace

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Le renouveau de la musique cubaine.
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